La route est le dixième roman de l’auteur américain McCarty. Il a été publié en 2006 aux États-Unis.
Un homme et son fils errent sur un chemin qui mène au sud. Toute la terre est dévastée. Le lecteur comprend rapidement que l’entrée dans le roman fait suite à une crise planétaire. Ce qui s’apparente à une catastrophe nucléaire, naturelle ou une guerre biologique a eu lieu. Les survivants sont rares et le combat pour la survie est rude. Il n’y a plus de nourriture, les terres sont infertiles. Les arbres sont brûlés et recouverts de cendre. Le ciel est gris et poussiéreux. Le roman se déroule durant l’hiver. Au désespoir de l’homme et de son fils se rajoute le froid. Ils transportent leurs minces affaires et les quelques boîtes de conserves qu’ils ont dans un cadis qu’ils poussent sur la route. L’homme a un révolver et le garde précieusement dans le cas où il aurait à se défendre ou défendre son fils d’autres hommes survivants.
Au fil du roman, les deux survivants rencontrent d’autres hommes qui sont devenus cannibales ou voleurs. L’homme les qualifie de »méchants » devant son fils et lui promet qu’ils seront toujours les gentils. L’homme est malade et sent ses forces diminuer tous les jours. Il craint pour l’avenir de son fils.
Nous apprenons que la mère de l’enfant s’est suicidée après son accouchement et que le père n’a pas pu se résoudre à tuer son fils puis à se suicider ensuite.
L’homme se démène pour trouver de la nourriture et de l’eau sans se faire attraper par les hommes cannibales ou se faire tuer pour récupérer ses affaires. Il ne dort pas beaucoup et veille constamment sur son fils.
La temporalité n’existe plus, ni pour le lecteur, ni pour les personnages. Seuls quelques objets trouvés le long de la route permettent à l’homme de se souvenir de l’ancien temps.
Les descriptions se confondent avec les paroles des personnages. Il n’y a plus de ponctuation. La lettre du texte se trouve alors également en crise, outre l’histoire donnée. Il y a également un refus de la construction de l’épaisseur d’un personnage. Il n’y a plus d’identité, un passé sur le court terme. Nous ne connaissons pas les espoirs de l’homme si ce n’est par l’expression qu’il fait à son fils. De cette manière, une grande partie du récit se fait à huis clos dans un dialogue fermé entre le fils et l’homme.
Ils parviennent enfin au sud de leur pays et à la mer. Celle-ci est devenue noire. Ils trouvent un bateau échoué et l’homme parvient à en extraire quelques vivres. Alors que les deux personnages s’éloignent de leur cadis, un homme leur vole leurs affaires. L’homme le retrouve et perd son humanité par rage et vengeance. Il le fait déshabiller et lui vole ses affaires. Le roman donne alors à voir le basculement de l’homme se promettant d’être toujours bon à la perte de sang froid et de compassion.
À la fin du livre, l’homme meurt. Son fils lui avait promis de ne jamais l’oublier et de ne pas perdre espoir car son père serait toujours avec lui. Alors que la méfiance vis-à-vis des autres régnait dans tout le roman, le petit est recueilli par un couple avec leurs enfants.
Le roman s’achève sur une morale parlant d’une truite. Il s’agit à l’évidence d’une référence avec le conte du Graal et le roi pécheur, seule clef vers la vérité et l’indiscible.